mardi 22 janvier 2013

Retour Royal Sorbet

Retour du Japon dans une nuit à rallonge: plus de 20h sans voir le soleil.
Le voyage m'a laissé un drôle d'impression.
A l'aéroport de Narita, une rangée de cameramen se presse devant notre file d'embarcation.
On attend une star dans notre avion?
Pas vue jusqu'à ce que je m'installe à ma place, une bonne place, celle avec le mur devant soi, c'est pour y accrocher le lit-bébé, quand l'avion sera en l'air. (pff leur lit-bébé trop petit, quand le mien dort dedans, avec les pieds qui dépassent de la couchette, on dirait Averell Dalton qui passe sa nuit en prison.).
Au moment où je m’assois, j'aperçois derrière le mur, de l'autre côté du rideau séparateur de classe, 
un visage familier.  
Dans ces moments-là, mon cerveau fuse "Merde, je le connais, c'est qui? Est-ce que je le connais suffisamment pour devoir l'esquiver durant 12h de vol. C'est qui? c'est qui? Il a exactement la tête de n'importe quel putain de mec qui sort d'une école d'art. Barbe négligée, cheveux en bataille, l'oeil gentiment bête, et l'air bovin dû à l'inspiration éternelle...ça commence par un M..mma... Mathieu Kassovitz"
C'est ça, c'est lui. Bon, c'est cool, il ne me connait pas, j'vais pas être emmerdé. J'dirais même que, vu l'état d'excitation d'Averell, c'est plutôt lui qui va passer une sale nuit, et c'est pas sa classe affaire qui va y changer quoi que ce soit, depuis quand un rideau bloque le bruit des pleurs?

Et finalement non, le voyage a été plutôt silencieux. 
C'est dans ma tête qu'il y a eu du tambour.

12h d'avion, plus décalage de 8h à l'arrivée, tu le sais que tu vas pas être bien. 
Tu le sais que l'air conditionné va te graisser les cheveux comme il faut, 
et durcir tes crottes de nez pour les quatre jours à venir.
Tu le sais que les plateaux repas seront une corvée de spationaute 
et que deux toilettes pour 30 rangées de 10 personnes, ça ne peut finir qu'en cloaque.

Mais en plus, la bonne idée de passer les premières heures en regardant deux films,
l'un français et l'autre américain
qui parlent tous deux de voyage dans le temps
ça remue le sommeil.
Au final, en m'endormant sur mon siège, je découvre Bruce Willis et Denis Podalydès
bras-dessus bras-dessous
Ils s'enferment dans une machine à remonter le temps pour venir s'assoir avec Kassovitz dans mon avion, pour une sorte de réunion de famille. 
Kassovitz est le fil conducteur de mon rêve, et en même temps, il est assis à 5 mètres de moi. 
J'en ai le vertige.
C'est alors que ma voisine me réveille de l'épaule, et m'invite, silencieusement,
(pour ne pas réveiller Averell)
 à coller mon nez au hublot.
Dehors, ciel clair, nuit noire,.
Mes yeux embués me jouent des tours, je les frotte,
mais non, il y a bien un rai de lumière qui ondule irrégulièrement au loin,
commence à grandir puis à occuper l'espace.

A travers une ouverture de 20 sur 40,
pendant toute la durée de survol de la Sibérie ou un autre coin bien polaire
on assiste aux gigantesques activités visibles des vents solaires
suspendues aux plus hautes strates atmosphériques :
DES AURORES BOREALES
J'en ai le vertige.

Après d'autres heures de sommeil au moins aussi fourmillantes
on atterri dans 10 cm de neige.
Sur l'autoroute du retour,
la Sibérie encore.
Notre vrai repos commence à 6h du matin.

Un clin d'oeil plus tard, je dois me lever, j'ai une chronique de france3 à boucler pour le soir.
Pour le contexte, mon chargeur d'ordi à grillé durant le séjour. J'ai dû faire des bouts d'anim à la main pour avancer un peu ce boulot, attendu de pied ferme le lendemain, dimanche matin.
Je m'y met au plus tôt, scanner/photoshop/aftereffect, fin du chantier à 23h30, la tête complètement ailleurs.
Les bouts d'anim main, j'en ai fait un puzzle. 


Depuis, on est coincés en région parisienne par la neige,
et on tombe tous malades un par un, comme dans un film de zombie.

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